lunes, 11 de febrero de 2008

Suspense...



Todo es posible.


La campaña sigue...

Triste



Aujourd’hui j’ai tué un pigeon.

Je revenais au bureau après manger, avec les collègues. On parlait de la pluie et du beau temps, tranquillement, et je l’ai aperçu du coin de l’œil. Un petit tas de plumes tremblotantes dans un coin.

J’aurais pu regarder ailleurs, j’aurai pu partir feignant n’avoir rien vu. Mais je n’ai pas résisté, quelque chose tournait pas rond.

Je me suis approchée, doucement. Il n’a pas bougé, et c’est là que j’ai confirmé mes soupçons, il était grièvement blessé.

Quand je l’ai pris dans la main j’ai pu sentir son petit corps vivant, son cœur qui battait à toute allure, sa peur. La patte droite pendait dans un angle bizarre, l’aile gauche était cassée à l’articulation. Les plumes en désordre. Probablement les côtes aussi étaient en mauvais état.

C’était un jeune de l’année. Je lui donnais deux mois environ. Un mâle, si je me souviens de ma zoologie.

Il n’a pas bronché. Il n’a pas essayé de s’envoler quand je l’ai soulevé du sol.

Mes collègues m’ont demandé ce que j’allais en faire.

Si l’animal n’avait pas été si mal, je l’aurais sûrement emmené chez moi, ça n’aurait pas été la première fois que je soigne un animal malade. Mais il n’y avait rien à faire. Il n’aurait jamais pu se débrouiller seul dans la nature, ou dans la ville.

J’ai donc pris la décision qui m’a semblé plus humaine. Je l’ai pris dans la main, je l’ai emmené au laboratoire, j’ai demandé un bistouri et une paire de gants, je suis sortie dans le jardin avec l’oiseau et d’un seul coup rapide, je lui ai tranché la gorge.

Ça n’a même pas pris une seconde. Le cœur s’est arrêté de suite. Quelques convulsions du corps, mais ça, c’est normal.

Rapide et sans douleur, au lieu d’une lente agonie faite de faim et soif.

N’empêche qu’en arrivant à la maison je me suis mise à écrire cet article. Je suis triste. Ce n’est pas toujours agréable de faire ce qu’on doit, mais je suis incapable de regarder ailleurs.